Pourquoi abandonne-t-on tant de bois en forêt ?
Le volume de bois exploité est fonction du prix du bois. Alors que le prix nominal du bois a été multiplié par quatre depuis les années 1950, le coût de la main d'oeuvre est aujourd'hui 25 fois plus cher qu'à cette époque. Une partie de l'exploitation du bois n'est plus rentable. Les coûts des travaux sont plus élevés dans les forêts protectrices en raison des conditions topographiques défavorables qui renchérissent le bûcheronnage et le transport. Le coût du transport du bois par hélicoptère coûte par exemple trois à quatre fois plus qu'un débardage standard en terrain normalement carrossable. Mais le bois est parfois aussi abandonné sciemment en forêt de protection, notamment lorsqu'il s'agit de protéger le rajeunissement contre les mouvements de la neige. Les troncs abandonnés et les souches augmentent la rugosité du terrain et fixent la neige. Ils empêchent la reptation de la neige, qui se déplace sinon de plusieurs mètres vers la vallée au cours de l'hiver, pliant ou arrachant les jeunes arbres. Le bois mort protège ainsi les futurs arbres, qui, sous ces climats rudes, ont besoin d'environ 50 ans pour atteindre la taille d'un sapin de Noël et se sortir ainsi des dangers les plus immédiats.
En outre, le bois en décomposition offre de bonnes conditions de germination et de développement aux jeunes plantes. Enfin, le bois mort laissé sur le sol joue un rôle protecteur contre les chutes de pierres en retenant les matériaux instables ou en stoppant les pierres en mouvement.